SA WAT DII à tout le monde,
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Carte du Pays de l’Éléphant Blanc |
Je suis naturellement soumis aux passions et au tempérament des gens de mon espèce.
Ainsi donc je vous entretiendrai du « pays des hommes libres » : la THAÏLANDE.
Mais d'abord innovation majeure, la fiche rigolote Exploomonde,
Population : 66 720 153 d'habitants
Monnaie: le baht. Comme disait ma grand-mère Gertrude, avec un baht on
n'achète pas un canard mais avec une batte on achève un canard.
Capitale : Bangkok. Ma grand-mère disait aussi : il vaut mieux être bon canard que bon coq.
Langue officielle : le thaï. Attention rien à voir avec le tai-chi... D'ailleurs vous risqueriez d'être vulgaires.
Chef d'état : le roi Rama IX, de la dynastie Chakri. En Thaïlande, il
est fortement déconseillé de critiquer le roi (dixit notre guide). Alors
saluons bien bas ce roi éclairé qui affronte sereinement les
critiques.
Le canard (mon animal fétiche) dans l'histoire de la Thaïlande : d'après mes recherches, une
sorte de canard serait l'emblème du peuple môn (Encyclopédie
Universalis), peuple dont une partie vivrait en Thaïlande.
Alors voyons pourquoi la Thaïlande a-t-elle la prétention d'être le pays
des hommes libres ? La raison en est toute simple. Le Siam - l'ancien
nom de la Thaïlande- dut faire face tout au long de son histoire à des
voisins belliqueux (Birmans et Khmers) mais ne fut jamais colonisé par
un pays européen. En 1932, les Siamois appelèrent donc leur pays la Thaïlande pour se vanter de n'avoir jamais subi la colonisation.
La ville de Bangkok fondée en 1782 devient la capitale du premier roi de
la dynastie actuelle, celle des Chakri. Habilement, les rois de la
dynastie Chakri menèrent une politique réfléchie jonglant avec les
Anglais -qui occupaient la Birmanie à l'ouest- et les Français occupant
le Laos et le Cambodge à l'est.
Bangkok n'est pas une capitale comme les autres. Sous ses dehors de
ville moderne et dynamique, peuplée de plus de 8 millions d'habitants,
elle cache un certain exotisme. Allez venez avec nous ! Humez à pleins
poumons son air pollué par la circulation incessante, jetez un œil vers
son ciel calme dans lequel flotte des effluves suaves de carburant
consumé, laissez frémir vos orteils sur le bitume chaud constellé de
verdoyants crachats? Ça y est, vous êtes à Bangkok, la ville que
certains surnomment effrontément la Venise d'Asie.
Venise d'Asie ? A certains égards oui. Il y a bien la Chao Phraya, ce
grand fleuve sur lequel on peut circuler à bateau (peu de sampans !) et
qui fait craindre par temps de mousson des inondations aux habitants. Il
y a bien des canaux reliant les différentes rivières de la ville
appelés les « klong » et qui se fraient un chemin entre les habitations
sur pilotis (si mes souvenirs sont bons) mais le rapprochement avec
Venise me semble téméraire pour tout esprit sérieux mais possible pour
les esprits audacieux.
Mais je ne faillirai pas à ma parole, je vous avais promis de l'exotisme
et vous en aurez foi de canard déchainé. Bangkok a -ne le nions pas -
le charme de toutes les grandes villes. Avec un peu de chance vous
pourrez croiser de sympathiques éléphants balançant nonchalamment leur
trompe près d'un cornac... vénal. Sachez toutefois que les Thaïlandais
sont accueillants, chaleureux et très souriants. Par contre à force
d'étirer à l'excès leurs zygomatiques, ils finissent par devenir
inquiétants (cf Joker dans Batman !).
Joseph Conrad, le célèbre écrivain anglais décrivait ainsi Bangkok dans
son roman La Ligne d'ombre: « Elle était là la capitale orientale qui
n'avait pas encore subi le conquérant blanc ; étendue de maisons brunes
en bambous, en nattes, en feuilles d'un style d'architecture proche de
l'ordre végétal, surgies du sol brun des rivages du fleuve boueux [...]. Çà et là dans le lointain au-dessus de la foule serrée des rangées de
toits bas et bruns, se levaient de grands entassements de maçonnerie, le
palais royal, des temples superbes et délabrés, croulant sous le soleil
vertical, terrible, écrasant, presque palpable, qui semblait vous
pénétrer dans la poitrine en même temps que l'air inspiré et vous
imbiber les membres par tous les pores de la peau. » Voilà donc Bangkok
décrite telle qu'elle était vers 1915.
Les entassements de maçonnerie font référence aux temples bouddhistes et
le fleuve boueux est certainement notre chère Chao (m'est avis qu'on
ne le reverra pas de si tôt) Phraya. Sur la Chao Phraya, se trouve le
Palais Royal abritant le Bouddha d'émeraude ( il est en fait en jade si
je ne m'abuse). Ce palais porte bien son nom puisqu'il abrite la
résidence royale, la salle du trône et des bureaux gouvernementaux.
Saviez-vous que c'est Rama Kamheng, souverain de Sukhothai (première
capitale du royaume thaïlandais) qui « inventa » en 1282 l'écriture thaïe, adaptation de l'écriture khmère en faisant graver sur une stèle
les hauts faits de son règne ? A ce titre, rappelons que les alphabets
du Sud-Est asiatique sont inspirés de ceux de l'Inde du Sud ce qui
explique leur air de famille si je puis dire.
D'un point de vue géographique, il me semble utile de faire remarquer
que le territoire thaïlandais présente dit-on une structure méridienne
(verticale du nord vers le sud) centrée sur le bassin de la Chao Phraya.
En gros, la Terre de l'Éléphant Blanc (surnom séculaire du pays)
s'étire sur plus de 1700 km du nord au sud !
Enfin, la Thaïlande est ce que l'on appelle un Tigre asiatique, on
souligne ainsi son niveau de développement économique non négligeable,
comparable à celui de la Malaisie.
Bon ben voilà, Chao (Phraya) et à la revoyure les amis !
Toute remarque est la bienvenue, n'hésitez pas à vous renseigner davantage sur le Pays des Mille Sourires avec Wiki par exemple.
Sources : Wikipédia, Encyclopédie Universalis, œuvres de Joseph Conrad aux éditions de la Pléiade.